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La ferme des animaux



George Orwell dans son roman « La ferme des animaux » décrit la prise du pouvoir par les porcs dans une ferme. Les cochons instaurent des lois nouvelles comme « Nul animal ne tuera un autre animal ». Mais elles évoluent ensuite dans l’intérêt des nouveaux maîtres. Ainsi la loi devient : « Nul animal ne tuera un autre animal sans raison valable ». A la fin, les porcs se mettent à marcher sur deux pattes et ils s’habillent comme des fermiers. Ce roman a pour objectif de dénoncer les crimes et les mensonges des communistes.


Aujourd’hui, la nouvelle utopie est l’idéologie politiquement correcte. Dans cette nouvelle version, les porcs au pouvoir ont proclamé l’égalité entre les sexes. La parité est instaurée dans le comité de direction de la ferme. De plus, les cochons affirment que l’arrivée d’animaux migrants est une chance. Cette doxa conduit à l’accueil de nombreux animaux exotiques. Des antilopes, des singes, des chacals et des pandas s’invitent dans la ferme. Les porcs proclament l’égalité entre tous les animaux. Ils sont tous des « animaux du monde ». Un chacal et une antilope sont invités à siéger au sein du comité de direction porcin afin de prouver l’ouverture aux autres.


Mais cette migration crée des problèmes de cohabitation. La porcherie est réservée aux animaux exotiques. Mais ils sont trop nombreux et certains doivent s’installer dans la bergerie et dans l’étable avec les animaux domestiques. De plus, les herbivores et les carnivores ont des relations conflictuelles. Mais les porcs ont décrété que ces différences n’existent pas. La doxa porcine soutient que tous les animaux doivent former une communauté fraternelle. Toutefois cette fraternité a besoin d’un bouc émissaire…. qui est le loup. En effet, la ferme a subi les attaques d’une meute de loups dans le passé. Ces événements sont anciens mais le souvenir reste prégnant.


Ainsi le loup est toujours responsable quand un herbivore disparait mystérieusement. Les animaux qui auraient aperçu un autre prédateur sont fermement invités à ne rien dire, à ne rien penser et à ne rien faire. La morale porcine explique que la dénonciation d’un autre animal que le loup est une phobie. Le peur de « l’autre » est condamnée. Seule la phobie du loup est autorisée, et même obligatoire.


Les porcs ont le monopole de l’éducation des jeunes animaux. La tyrannie exercée dans le passé par les fermiers est dénoncée et les cochons se donnent le rôle de libérateurs et de guides éclairés. Les cours visent à promouvoir l’égalité et le respect de la diversité. L’histoire des animaux exotiques est valorisée tandis que celle des animaux domestiques est dénigrée. La formation se concentre sur la méchanceté intrinsèque des loups et la bonté naturelle de tous les autres animaux. La moindre critique envers l’un d’eux dénote un état d’esprit intolérant comparable à celui du loup.


La loi porcine énonce que tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres. Les cochons ont élevé une meute de chiens obéissant à leurs ordres dans le but de se prémunir contre des velléités de rébellion. Les porcs se réservent le logement du fermier. Ils jouissent du confort des locaux et ils s’approprient les productions de la ferme. Ils se goinfrent autant qu’ils peuvent sans se soucier des lendemains. Ils ont peut-être le pressentiment que cette situation ne durera pas indéfiniment.


Jean Luc Tari

RPF 45

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