L’impérieuse nécessité d’un cap pour la France
L’histoire de France appartient-elle au passé ? On est en droit de se poser la question tant l’avenir de la nation semble être devenu le dernier des soucis de nos dirigeants, de nos intellectuels, de nos médias, de tout ceux qui de façon générale détiennent tout ou partie des responsabilités publiques, des pouvoirs de décision ou d’influence.
Comme tout navire, le pays a besoin d’un cap, a l’impérieuse nécessité de, fort de son exceptionnelle histoire, de savoir ce qu’il veut pour demain. Les responsables qui mènent le bateau « France » semblent se contenter depuis trop longtemps de se laisser porter par les décisions des autres, de compter sur leur bonne fortune, or, comme le dit le dicton, « il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va ».
Il conviendrait d’oser se poser les vraies questions de société comme préalable à toute politique économique ou sociétale, celles-là mêmes qui dérangent que les tenants du pouvoir évitent soigneusement. Veut-on d’une France libre de ses choix (on ose même plus parler d’indépendance) ou d’une France aux ordres des lobbies pseudo philosophiques et des puissances financières, veut-on d’une France unie et fière de ses racines ou d’une France balkanisée, multiculturelle, pluri-ethnique, à l’histoire et à l’identité sacrifiées sur l’autel d’un introuvable « vivre ensemble » ?
Les monarchies ont pour avantage de savoir ce qui est bon pour elles. Le caractère héréditaire de leur nature et la longévité du règne des monarques confèrent au royaume une certaine stabilité et permet la mise en place de stratégies à long terme. Les Etats-Unis d’Amérique, persuadés de détenir la vérité universelle se donnent les moyens de leur domination, la Chine, veut devenir la première puissance mondiale et chacun de ses investissements, chacun de ses projets y concourt. Si la Chine a connu un essor si remarquable, cela tient bien sûr au caractère laborieux des chinois, mais surtout et avant tout au fait que l’ensemble du pays, le peuple tout entier, les forces économiques et financières, les armées et les artistes, ne font qu’un et tendent comme un seul homme vers la première place du podium.
La France n’a plus d’autre objectif que de sauver les apparences, la paix intérieure et son système social. Encore celui là est-il louable, mais ce souci pris indépendamment des autres phénomènes de société est voué à l’échec. Nos dirigeants ne semblent se succéder que pour le plaisir de parvenir aux commandes, sans jamais rien en faire. Notre république est devenue une succession d’ambitions personnelles plus ou moins chanceuses et jamais dans l’intérêt pérenne de la nation. Aux oubliettes de l’histoire, nos grands personnages, nos artistes et nos soldats, la culture et la francophonie, le rayonnement de la France.
Il semble bien malheureusement que depuis bientôt 40 ans, le seul objectif de nos élites soit de participer, de ne pas déplaire, d’être dans le sens du vent, mais être dans le vent, c’est une ambition de feuille morte…
Gérard HARDY